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    Je m’appelle Maeva, j’ai treize ans et je suis passionnée de sport. C’est mon moteur, mon oxygène, ma raison de vivre. Je sais, les mots sont un peu forts, pourtant c’est ce que je ressens au plus profond de moi. Je suis en classe de 4e. L’année dernière, j’ai intégré un collège de « sport études ». La discipline que je préfère est le hand-ball, mais en éternelle insatisfaite, je pratique aussi la course d’endurance en athlétisme et la natation. Le programme est chargé, d’autant qu’il nous faut obtenir de très bons résultats scolaires et enchaîner des heures et des heures d’entraînement par semaine. Cela ne me fait pas peur, car dans deux ou trois ans, j’espère vraiment pouvoir accéder au pôle France. C’est le moyen le plus sûr d’avoir une chance de faire partie de « l’élite » et de devenir joueuse professionnelle. Le chemin est long, le parcours extrêmement difficile, mais tellement top ! Moi, dans la vie, il me faut de l’action, des défis, aller au-delà de mes limites. J’ai besoin de ce stress, suivi de ces montées d’adrénaline qui me permettent de gravir des montagnes. Toujours plus loin, toujours plus vite… Dans ma famille, ils me prennent parfois pour une extraterrestre… Peu m’importe ce qu’ils pensent, je suis libre, je suis moi !

    Il faut maintenant que je vous parle des miens. Il y a quelques années, mes parents ont divorcé. Ma mère s’appelle Nina, elle est infirmière à La Timone, un des plus grands hôpitaux de France. Elle n’a pas toujours des horaires adaptés à notre emploi du temps, elle s’est organisée afin que tout tourne correctement à la maison.

Mon père, c’est Fred, il est ingénieur informaticien chez Eurocopter dans une grosse entreprise de Marignane et il gagne bien sa vie. Depuis quelques mois, il vit avec Charlotte, directrice de crèche, trente ans, belle nana qui se la pète un peu, mais elle reste assez sympa dans l’ensemble.

    Et puis, il y a ma sœur jumelle Laurie ! Physiquement, nous nous ressemblons comme deux gouttes d’eau. Malgré tout, pour le reste nous n’avons rien en commun. Quant à ses études, elle suit une filière classique et passe sa vie dans les bouquins. Elle aime beaucoup la littérature et les langues étrangères. D’un naturel posé et calme, Laurie ne fait jamais un pas de travers ; elle est trop parfaite à mon goût. Je me demande vraiment si elle est normale… Il lui arrive parfois de rentrer en conflit avec nos parents, mais cela reste extrêmement rare. D’après moi, elle ne profite pas de sa jeunesse et n’enfreint jamais les règles. Elle sort juste pour faire du shopping ou un ciné entre copines.

    Théo, ah mon petit frère ! Il n’a que six ans, cependant, c’est mon fidèle complice. Il adore les activités physiques diverses et variées. Lorsque je l’emmène courir, il se régale. Il donne tout ce qu’il a au fond des tripes afin de réussir son défi et que je sois fière de lui.

En ce qui concerne notre éducation, nos parents sont toujours du même avis. S’il y a un domaine sur lequel ils s’entendent bien, c’est celui-là.

    Revenons à moi. Je suis assez têtue, j’ai tendance à m’emporter et à répondre facilement aux adultes. Je sais, je devrais garder mes réflexions pour moi, mais je n’y parviens jamais. Quand la sentence tombe, c’est toujours pour me poser des interdits sur des choses qui me tiennent vraiment à cœur. Cela peut être justifié, mais trop souvent nos parents abusent grave !

De toute façon, ne dit-on pas que le sport est l’école de la vie ? Même si j’arrive à mettre mon père et ma mère à bout, je ne changerai pas. Si j’ai un tempérament de battante, c’est grâce au combat que j’ai dû livrer pour arriver là où je suis maintenant, et ce n’est que le début.